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canadienne dans tout ce qu’elle a de plus sincère, de plus français, de plus profondément chrétien.

Depuis plus de trente ans, le nom de Mgr  Labelle, — ou plutôt, pour lui rendre le titre modeste qu’il a illustré — le nom du curé Labelle a été dans notre province un véritable étendard autour duquel se sont groupés tous ceux qui avaient à cœur la colonisation de nos immenses territoires, le défrichement et la culture de nos belles terres, la conservation, pour notre nationalité, du sol que nos ancêtres ont arrosé de leurs sueurs et de leur sang.

De quelques grandes qualités qu’ait été doué l’homme sympathique dont nous pleurons la perte, quelque renom qu’il se soit acquis dans la science sacrée et la prédication, pour nous, il y a dans cet homme de bien une qualité que nous vénérons par dessus tout, une vertu qui semble primer toutes les autres, c’est celle de citoyen modèle, de patriote véritable, qui se donne tout entier, sans restriction, sans réserve, au service de son pays, dans cette idée humaine et chrétienne à la fois, qui grandit et qui double tous les dévouements.

Car ce n’est pas une œuvre ordinaire qu’a entreprise et qu’a poursuivie le curé Labelle. Dans ce travail immense qu’il s’est imposé, il a eu, dès le début, un désir bien arrêté provenant des deux sentiments les plus nobles qui puissent saisir et faire battre le cœur humain : la religion et la patrie. Et, en somme, ces deux idées, ces deux sentiments ne se réunissent-ils pas dans une seule et même aspiration : le bien, l’avantage,