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Préface.

la place qu’il a conquise dans les souvenirs de la postérité.

J’aime à penser qu’en ce cas la présente édition lui serait agréable, en dépit des imperfections qu’il ne manquerait pas de me reprocher, et je me persuade qu’il m’en saurait d’autant plus de gré que je n’en prétends tirer ni le plus petit manteau ni le moindre roussin.


D’un ouvrage jadis si répandu et dont la vogue a été si grande il ne reste plus aujourd’hui qu’un seul manuscrit complet, et quel manuscrit ! Encore n’y a-t-il pas longtemps qu’on le connaît. En 1833, M. Wolf souhaitait qu’on retrouvât l’original français de l’histoire espagnole de la Reyna Sebilla. Trois ans plus tard, M. de Reiffenberg commençait sans le savoir à exaucer ce vœu en publiant les fragments de la seconde version de notre poëme dont j’ai déjà fait mention et que je reproduis ci-après. Mais c’est en 1856 seulement que j’ai reconnu à Venise l’existence du texte que je publie. Je l’ai signalé en 1857[1] d’après des notes prises à la hâte, mais suffisantes pour le but provisoire que je me proposais. Mon dessein était dès lors de recueillir cette épave littéraire dans la collection des Anciens Poëtes de la France. Elle y prend place aujourd’hui, et je comptais bien que mon édition serait la première, voire à jamais la

  1. Notes sur un manuscrit français de la bibliothèque de Saint-Marc. (C’est le Ms. français coté XIII, ZZ. 3.) Bibliothèque de l’École des Chartes, IVe série, tome III, p. 394-414.