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Préface.

avant le benedicite, de réclamer l’indulgence des plus délicats pour quelques incongruités de mon menu. J’ai pour excuse qu’on se les permettait sur les meilleures tables du moyen âge. Il s’agit des licences que j’ai prises, à l’exemple des trouvères les plus recommandables, tant en matière de grammaire qu’en fait de versification. Je suis prêt à les défendre, les armes à la main, si la critique m’appelait en champ clos ; mais au cas où, dans cette joute, ma lance et mon épée viendraient à se briser, j’espère qu’on voudra bien se contenter de me recevoir à merci.


P. S. — Le manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal B. L. F. 226 contient une version en prose du poëme de Macaire. Je l’ai su trop tard pour enregistrer ce fait à sa place ; assez tôt pour le noter ici. J’en ai trouvé l’indication dans le livre récent de M. Léon Gautier, les Épopées françaises, ouvrage que je n’oserais louer, tant l’auteur s’y est montré bienveillant pour moi, si la récompense qu’il a obtenue de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ne mettait mes éloges à l’abri du soupçon.

Le manuscrit indiqué par M. Gautier avait passé par mes mains ; mais je m’étais contenté à tort, pour en prendre note provisoire, du titre de Monglane, sous lequel il figure dans la Bibliothèque de l’Arsenal. Le jeune et savant auteur des Épopées françaises en a pris plus ample connaissance et a reconnu, jointe à divers romans de la geste de Garin de Monglane, la version que je signale après lui.