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nople annonce aussi la bataille à ses chevaliers : « Qui sera notre champion ? » Leur demande-t-il ; et tous de répondre : « Varocher le preux. — Volontiers, » dit Varocher, à la grande joie de l’empereur et de ses barons. P. 239-245.

Quand Blanchefleur apprend la nouvelle, quand elle sait que Varocher aura pour adversaire le Danois, le plus hardi, le plus brave chevalier qui soit au monde, elle s’en émeut, elle fait mander son fidèle défenseur : « Varocher, lui dit-elle, c’est une folie d’avoir relevé ce gant. Vous ne connaissez pas celui que vous aurez à combattre ; il n’est pas de guerrier plus redoutable qu’Ogier le Danois. — Je ne le redoute pas, dit Varocher, et vous prie, pour l’amour de moi, de quitter ce souci. Quand Roland et Olivier vivraient encore, je ne les craindrais pas davantage. » Berart de Mondidier, qui est demeuré près de la reine, lui dit : « Dame, Varocher est preux et vaillant ; j’ai reçu de lui un coup comme jamais aucun chevalier ne m’en a donné. Mais il faut qu’il ait une bonne armure ; car Ogier a une épée dont le tranchant est bien vif. Courtain, ainsi l’appellent les Allemands et les Bavarois, coupe le fer, le rubis ou l’acier plus aisément que la faux ne fait l’herbe du pré. — J’y songeais, dit la reine. — Hâtez-vous donc, ajoute Varocher, car il me tarde d’être en face de mon adversaire. — Sire Varocher, dit Berart, c’est un bon sentiment, mais dont vous pourriez bien vous repentir. Tel rêve de vente ou d’échange qui finit souvent par perdre beaucoup du sien. Vous ne connaissez pas le brave Danois : il n’est point de meilleur chevalier chez les païens ni chez les chrétiens. — J’ai bien en-