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Préface.

floram in uxorem dedit ; et de Karolo magno in monte Widomari a dicto Ludovico et Grecis obsesso ; de reconciliatione ejusdem regine cum Karolo, quod omnino falsum est ; de sex proditoribus de genere Ganalonis occisis, quorum duo supradicti, Macharius et Gallerannus, perierunt Parisius, duo ante portam montis Wimari, quorum unus fuit Almagius, et duo in ipso castro ; et cetera isti fabule annexa, ex magna parte falsissima, que omnia, quamvis delectent et ad risum moveant audientes, vel etiam ad lacrimas, tamen a veritate hystorie nimis comprobantur recedere, lucri gratia ita composita.

Ce passage n’est pas sans importance. Il a déjà servi au savant Bullet à chasser de l’histoire le chien de Montargis. Il va servir encore à une autre démonstration : à prouver qu’il a existé de notre poëme deux versions différentes, la première assez simple encore, la seconde compliquée d’épisodes sans rapport intime avec le sujet.

C’est cette seconde version qu’avait en vue Alberic de Trois-Fontaines. La version primitive est celle qu’a reproduite à sa façon le compilateur italien auquel je l’emprunte. Voilà ce qu’il s’agit d’établir d’abord pour en déduire ensuite la date approximative du poëme original.

Or il suffit d’un simple rapprochement pour se convaincre que l’analyse du chroniqueur ne saurait se rapporter à la version que je publie, où il n’est fait mention ni de Galeran de Bacaire, ni du fameux larron Grimoard, ni de l’ermite frère de l’empereur de Constantinople, ni du duc Naaman et de sa fille Blanchefleur, ni sur-