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Préface.

Entre lui et Maquaire estoient compaignon,
Que le levrier mata à loy de champion.
Maquaires et Persant estoient compaignon [1].

Ailleurs, il rappelle plus explicitement encore le rôle que joue Macaire dans notre poëme :

Par lui et par son fait, par sa renoyerie,
Enchassa Charlemagne de France la garnye
Sebille la royne, que tant fut enseignye,
Et Loéys l’enffant, qui tant ot seignorie.
Fist le champ au levrier devant la baronnye [2],
De quoy il fut vaincqus ; car Dieu, le fil Marie,
Miracle y demoustra qui doit estre prisie,
Ainsy que vous orrés, s’il est qui le vous dye [3].

Et non-seulement, par ces allusions formelles, l’auteur de Tristan de Nanteuil montre que la chanson de Macaire ou de la Reine Sibile lui était bien connue ; mais il nous donne encore une sorte de supplément à la biographie de notre traître. Voici, selon lui, par quels menus forfaits, comme on disait alors, Macaire préludait aux crimes qu’il devait plus tard payer de sa vie. Après la mort de Gui de Nanteuil, Charlemagne remit la main sur la cité que ce vassal tenait de lui ; et qui chargea-t-il d’aller en prendre possession et de la gouverner ? Macaire de Losane, lequel fit preuve dans cet emploi d’une certaine capacité

  1. Manuscrit de la Bibliothèque impériale, fr, 1478, fol. 139 v°.
  2. C’est-à-dire : Il combattit en champ clos contre le lévrier d’Aubri, devant tous les barons.
  3. Fol. 17 r°.