Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/28

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Préface.

Et à la fin :

De preuve n’a mestier l’histoire,
Car en France est toute notoire.

Voilà un témoignage formel de la popularité conquise par notre chanson. On le voudrait seulement plus précis, plus complet. On voudrait savoir s’il s’agit de peintures représentant le combat de Macaire contre le chien, ou d’une suite de compositions inspirées par les principales scènes du roman. Il me paraît fort probable que Gace de la Buigne n’a ici en vue que la scène du combat ; mais ce qui est assuré, c’est qu’elle était peinte en plusieurs lieux. Les termes généraux aux paroiz, sans autre désignation, l’indiquent déjà, et le passage de Gaston de Foix, dont nous parlerons bientôt, ne permet pas d’en douter.

Il y a un moment orageux dans l’histoire de notre poëme, où le fond du récit primitif paraît sombrer, où l’épisode du chien s’en détache et surnage seul. L’amour criminel de Macaire pour la reine n’est plus alors la cause première du meurtre d’Aubri ; c’est par l’envie, par la haine que ce meurtre est vaguement expliqué. Le moment ne tardera guère, mais on peut croire qu’il n’est point venu à l’époque où écrit Gace de la Buigne[1]. On voit du moins que ce poëte con-

  1. Époque difficile à préciser. On sait seulement que Gace de la Buigne commença son poëme à Hertford, en Angleterre, vers le mois d’avril 1359, et qu’il l’acheva en France après le mois de novembre 1373. (Voyez la notice précitée de M. le duc d’Aumale.)