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Préface.

Si Belleforest ne s’en fût pas tenu à la seule autorité de Scaliger, il eût été plus exactement renseigné. C’est ce que fit remarquer doctement, plus tard, un continuateur des Histoires prodigieuses, Jean de Marconville[1]. Ce continuateur, qui connaît le récit d’Olivier de la Marche, trouve dans celui de Belleforest plusieurs poincts contrarians à la verité du faict. D’abord Belleforest avance que le combat a eu lieu à Montargis, sous ombre que le pourtrait en a esté veu dans le chasteau dudit Montargis. En second lieu, il croit à tort que le gentilhomme était armé de toutes pièces. De plus, il oublie le principal, c’est que le meurtrier estoit enfouy dans terre jusques au fau du corps, n’ayant que les deux bras libres, suffisans toutefois pour se defendre contre l’animal, si autre n’eust combatu contre luy que la simple furie et animosité d’un chien, joint que nos ancestres sont notoirement taxez d’incuriosité et nonchalance, disant qu’ils n’ont tenu conte de remarquer le temps ny le nom du roy sous lequel ce spectacle est advenu, ny le nom de l’homicide ny du massacré. Pour les vindiquer donc de cet outrage, je vous en veux icy reciter l’histoire avec telle naifveté que nous l’apprend messire Olivier de la Marche, jadis premier maistre d’hostel de la maison de Philippes, archiduc d’Austriche, duc de Bourgongne, etc.

C’est en tête de cette critique et de l’histoire racontée encore une fois d’après Olivier de la Marche que se trouve la petite gravure dont j’ai parlé ci-dessus[2].

  1. Voyez ci-dessus la note de la p. xxviii.
  2. P. xxviii.