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Macaire.

l’autre, qui êtoit tout étonné et perdu de cete acusation et de sa consciance. An fin, le Roy luy dit qu’il se devoit purger par le combat : il demanda ou êtoit l’acusateur, on luy montre le chien, et par ordonnance de Sa Majesté, il fut contraint de se batre, armé d’un fort baton et d’un petit bouclier : au chien on donna un tonneau defoncé pour faire ses relancemans : l’ile de Notre Dame de Paris fut le champ de bataille : le Levrier, come s’il eut eu du jugemant, se secouë, se prepare, se herisse, ataque son enemy, le tourmante, le presse, et le morfond an telle sorte qu’à la fin, l’ayant ampoigné au gosier et jetté par terre, le serrant apremant, le miserable avoüa le crime, et confessa le tout esperant de trouver pardon, là où la justice du ciel et de la terre le condamnoient au supplice, où il fut anvoyé sur le champ : justice vrayement du Ciel, d’avoir animé un Levrier, et luy avoir donné l’adresse de vaincre, et faire avoüer l’assassinat au meurtrier : je sçay que plusieurs racontent l’histoire avec quelque diversité.

(Playdoyez de Mre Claude Expilly, chevalier, conseiller du Roy an son Conseil d’Etat. Lion, 1636, in-4. Plaidoyé xxx sur l’edit des duëls publié le 13 juillet 1609, p. 312-313.)



VIII


Recit de Vulson de La Colombiere.


Nous avons très-suffisamment fait voir cy-devant, comme par faute de preuves, les Princes Souverains