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Notes.

ne se prête pas à l’emploi du mot compaigne ; j’ai donc eu recours à druerie qui, en pareil cas, est le mot le plus usité. V. Raynouard, Lexique roman, III, 79, sous drudaria.

P. 8, v. 16 : Asaçer, italien : assaggiare, essayer. On a dit asaier et essaier en vieux français, et l’on pourrait restituer :

Bien sai la dites por mon corps asaier ;


mais esprover, que j’ai préféré comme plus clair, se dit aussi bien au même sens.

P. 8, v. 26 : e arder e bruser. — Bruser, italien, bruciare ; provençal, bruzar, bruisar. J’ai cru, en m’autorisant du provençal, pouvoir maintenir bruisier ; mais mieux vaut peut-être restituer brusler, qui, avec bruïr et ardre ou ardoir, est généralement employé en français au sens de l’italien bruciare.

P. 8, v. 27 : la polvere à venter. C’est poudre qui répond exactement à polvere, forme purement italienne :

Ardoir en feu et la poudre venter.

(Gaydon, p. 20.)


Mais poudriere, pouriere, poriere (provençal, polverieyra) se trouve aussi fréquemment que poudre et au même sens. Voyez Gui de Bourgogne, p. 24 et passim ; Gaydon, p. 285 ; Aliscans (Rec. des Anciens poëtes), p. 19, etc.

P. 9, v. 1 :

Ez vos Macaire entrant ens el vergier.

Rien de si connu que cette locution ez vos ou es vos, voici, voilà. Le sens en est fort net, mais l’origine en est moins claire. On a pris apparemment, au moyen âge, le mot es pour la seconde personne de l’indicatif du verbe être, puisqu’on trouve parfois estes vos, le pluriel au lieu du singulier. Je crois, comme on l’a