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Macaire.

C’est une épithète souvent attachée au nom de Charlemagne dans nos anciennes chansons de geste. Exemple :

Je sui .i. hon Kallon le droiturier.

(Aspremont, ms. fr. 2495, fol. 97 r°.)

P. 51, v. 12 et 14, ces deux vers se retrouvent ainsi dans la chanson d’Aliscans :

Tot li gehi, n’i laissa que conter.
De che k’il pot savoir ne ramenbrer.

(P. 26, rec. des Anciens poëtes.)

P. 51, v. 16 et 17 :

Si com ençainte de fil o de fille ert,
Que Kallemaines ot en ele engenré.

Je m’éloigne ici forcément du texte de Venise pour me rapprocher d’un texte français où l’on trouve pareille situation :

Je sui de vos ançainte, de verté le sachez,
Ou de fil ou de fille...

(Parise la Duchesse, p. 19.)

Pour la locution du second vers, que Kallemaines, etc., elle est commune :

Et si ai feme que jou ai espousé
Et biax enfans qu’ens li ai engerré.

 (Huon de Bordeaux, p. 83.)

P. 51, v. 20 :

De cele chose dont la vont encorper.

J’ai substitué ce dernier mot au mot calonçer du texte vénitien, non que chalenger ou chalonger ne soit très-français, non que son origine, et loin de là, lui refuse le sens qu’il prendrait ici ; mais je ne le trouve nulle part employé dans nos chansons de geste avec ce sens. Dans ce passage d’Amis et Amiles, par exemple :

Ancui voldrai ma dame chalongier
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   . 
Envers Hardré, le cuivert renoié.