Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/61

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Préface.

resté plusieurs jours sur la fosse de son maître ni qu’il ait marqué de la fureur à la vue de son assassin ; mais la plupart des lecteurs ne voudront pas croire qu’on ait ordonné le duel entre un homme et un chien. Il me semble cependant que, pour peu qu’on ait parcouru l’histoire et vécu dans le monde, on doit être tout au moins aussi persuadé des travers de l’esprit humain que du bon cœur des chiens. »

Voilà, si je ne me trompe, le burlesque vraiment agréable : celui qui s’ignore ! J’en extrais un autre échantillon non moins précieux des Mémoires de l’Académie celtique. Un savant dont le nom n’est pas oublié, Eloi Johanneau, proposait à résoudre, en 1807, aux membres et associés correspondants de cette académie, la question ci-après :

« Y a-t-il à Montargis quelques vestiges du culte du chien, quelques traditions, quelques fables, quelques monuments, quelques usages, quelques mots qui y aient rapport, et qui puissent donner lieu de croire que cette ville, dont le nom semble venir du français mont, du celtique ar (du) et ki (chien), était chez les Celtes ce qu’était la ville de Cynopolis ou du chien chez les Egyptiens, ce qu’est encore chez les Gallois la colline du chien, nommée Moel Gylan[1] ? »

  1. Mémoires de l’Académie celtique, t. I, p. 97.