Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
Les aventures

j’avois été obligé de les défoncer pour l’en tirer petit à petit, & de la charger sur mon train par plusieurs paquets ; ce qui avoit tiré la chose en longueur ; mais me voyant à terre malgré cela avec toute ma cargaison, je commençai à travailler à me faire une petite tente avec la voile que j’avois, & des piquets que je coupai pour cet effet ; & dans cette tente, j’aportai tout ce que je savois qui se gâteroit à la pluie, ou au soleil ; après cela, je me fis un rempart des coffres vides & des tonneaux, que je plaçai les uns sur les autres tout autour de ma tente, pour la fortifier contre tout assaillant de quelque espèce qu’il pût être.

Cela étant fait, je barricadai la porte de la tente avec des planches en dedans, & un coffre vide, dressé sur un bout en dehors, & après avoir posé mes pistolets à mon chevet, couché mon fusil auprès de moi, je me mis au lit pour la première fois, & je dormis fort tranquillement toute la nuit ; car j’étois las & accablé, pour n’avoir dormi que fort peu la nuit d’auparavant, & pour avoir rudement travaillé tout le jour, soit à aller chercher à bord tant de provisons, soit à les débarquer.

Le magasin que j’avois alors de toutes sortes de choses, étoit, je pense, le plus gros qui se soit jamais amassé pour une seule personne ; mais je