Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/495

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
488
Les aventures

rapport à l’inquiétude qu’elle avoit sur ce dont elle m’étoit redevable, & non-seulement je lui protestai que je ne l’inquiéterois pas là-dessus, mais encore, pour la récompenser de sa fidélité dans l’administration de mes affaires, je lui fis autant de bien que ma situation pouvoit me le permettre, en lui donnant ma parole que je n’oublierois pas ses bontés passées ; aussi lui en ai-je marqué mon souvenir, quand j’en ai eu le moyen, comme on verra ci-après.

Je m’en fus ensuite dans la province d’Yorck ; mais mon père & ma mère étoient morts, & toute ma famille éteinte, excepté deux sœurs, & deux enfans d’un de mes frères ; & comme depuis long-tems je passois pour mort, on m’avoit oublié dans le partage des biens, de manière que je n’avois d’autres ressources que mon petit trésor, qui ne suffisoit pas pour me procurer un établissement.

A la vérité, je reçus un bienfait, où je ne m’attendois pas. Le capitaine que j’avois si heureusement sauvé avec son vaisseau & sa cargaison, ayant donné aux propriétaires une information favorable de ma conduite à cet égard, ils me firent venir, m’honorèrent d’un compliment fort gracieux, & d’un présent d’à peu-près deux cens livres sterling.

Cependant en faisant reflexion sur les diffé-