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de Robinson Crusoé.

s’étoit assez accrûe pour valoir la peine d’y jeter les yeux, & si je ne trouverois point de difficulté pour me remettre en possession de la juste moitié.

Il me répondit qu’il ne pouvoit pas me dire exactement jusqu’à quel point ma plantation s’étoit augmentée : ce qu’il savoit, c’est que mon associé étoit devenu extrêmement riche en jouissant de sa moitié, & que le tiers de ma portion qui avoit été au roi, & ensuite donnée à quelque autre monastère, alloit au-delà de deux cens moidores, qu’au reste il n’y avoit point de doute qu’on ne me remît en possession de mon bien, puisque mon associé, vivant encore, pouvoit être témoin de mes droits, & que mon nom étoit placé dans le catalogue de ceux qui avoient des plantations dans ce pays. Il m’assuroit de plus, que les successeurs de mes facteurs étoient de fort honnêtes gens, & fort à leur aise, qui non-seulement pouvoient m’aider à entrer dans la possession de mes terres, mais qui devoient encore avoir en main, pour mon compte, une bonne somme qui étoit le revenu de ma plantation pendant que leurs pères en avoient soin, & avant que, faute de ma présence, le roi & le monastère, dont j’ai parlé, se fussent approprié ledit tiers, ce qui étoit arrivé il y avoit environ douze ans.

A ce récit je parus un peu mortifié, & je