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de Milord Céton.

CHAPITRE VIII.

Académie des femmes savantes dans l’art d’inventer de nouvelles modes.


J’oubliois de dire qu’on a établi dans une des capitales du monde Lunaire, une académie de femmes, qui prennent le titre d’ingénieuses ; ces femmes tiennent leurs assemblées deux fois le jour, pour y traiter gravement des modes qu’elles doivent inventer. Personne ne peut s’approprier le droit d’en faire paroître aucune, si elles n’ont passé à l’examen de cette académie. Avant cette institution, les dames du bel air, & les petits-maîtres du bon ton s’étoient ingérés de faire eux-mêmes les fonctions d’ingénieux ; mais comme cela introduisoit dans la façon de se mettre, autant de variétés qu’il y a de caprices différens, & mettoit beaucoup de confusion dans les modes, parce que chacune de ces dames prétendoit donner son nom à la coëffure qu’elle avoit inventée, & aux nouveaux ajustemens dont elle s’étoit parée, pour éviter les disputes & les altercations qui arrivoient chaque jour à ce sujet, celui ou celle qui étoit alors à la tête du conseil, car je ne me souviens pas si ce fut un homme ou une femme qui insti-