Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/149

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tua l’académie, mais il est certain qu’elle est d’une grande utilité pour ces peuples, & qu’elle produit de grandes sommes à l’état par les taxes qu’on y a imposées ; il fut donc arrêté par un arrêt du conseil, que les modes seroient uniformes, & dureroient au moins pendant huit jours, attendu l’intérêt qu’on prenoit au joli visage, à qui tout sied, & sans aucun égard pour les autres. Il fut ordonné que toutes les femmes, & les petits-maîtres paroîtroient désormais coëffés, à peu de chose près, dans le même goût, qu’ils porteroient les mêmes parures ; permis néanmoins à chacune d’elles d’en varier les couleurs, pourvu qu’il y en eût une qui dominât tout le tems que dureroit la nouvelle mode : par ce moyen, le rose, le jonquille, la violette, le mordoré, & toutes les autres couleurs devoient régner à leur tour. Toutes ces raisons déterminèrent à créer cette académie de femmes ingénieuses, dans laquelle aucune mode ne doit passer qu’à la pluralité des voix.

On a depuis établi des écoles pour se perfectionner à des talens si utiles à la coquetterie & à l’inconstance de tous les citoyens de la Lune. C’est dans ces fameuses écoles où l’on apprend à arranger les rubans, les découpures, les assortimens, pour les nouvelles parures, les