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de Milord Céton.

n’est que lui qu’on consulte ; l’esprit, le cœur & le sentiment n’y ont aucune part. Ce rapport d’humeur, cette convenance de caractère, qui devroit faire le principal lien du mariage, y est entiérement négligé ; toutes les grandeurs consistent dans les richesses ; c’est dans ces basses maximes que la plupart des Lunaires ont attaché l’honneur.

Cependant quelques-uns de ces peuples, pour corriger en quelque façon cet abus, ont introduit parmi eux une espèce de noviciat, qu’ils font précéder de plusieurs jours les vœux solemnels : d’autres font des baux à la fin desquels il est permis aux deux parties de se séparer. On peut juger qu’ils ne s’entêtent point d’une chasteté dans laquelle certains peuples font consister tout leur bonheur : il est certain que cette vertu ne figure guère parmi eux : ils la respectent beaucoup plus qu’ils ne l’aiment, puisqu’on les voit prendre tous les jours sans aucun scrupule, des femmes qui ont déjà passé par plusieurs épreuves, pourvu néanmoins qu’elles aient eu le talent de s’enrichir ou de se faire des protecteurs, parce que les présens qu’elles exigent sont regardés comme un tribut qu’on doit à leurs faveurs.

Pour voyager plus commodément, & avec moins d’embarras, Zachiel nous fit reprendre