Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 2.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
Les aventures

étoient venus pour seconder leurs compagnons. Là-dessus toute la colonie fut en confusion, & les Anglois furent faits prisonniers tous trois. On délibéra d’abord sur ce qu’on en feroit. Ils avoient déjà excité tant de troubles, ils étoient si furieux, & de plus de si grands fainéans, qu’ils étoient pernicieux à cette petite société, sans lui être en aucune maniere utiles ; d’ailleurs c’étoient des traîtres & des perfides, à qui le crime ne coûtoit rien.

Le gouvernement leur déclara ouvertement, que s’ils étoient de son pays, ils les feroit tous pendre sans quartier, puisque les loix de tous les gouvernemens tendent à la conservation de la société, & qu’il est juste d’en ôter tous ceux qui tâchent de la détruire ; mais qu’étant Anglois, il vouloit les traiter avec la plus grande douceur, en considération d’un homme de leur nation, à qui ils devoient tous la vie, & qu’ils les abandonneroient au jugement de leurs deux compatriotes.

Là-dessus un de ces derniers se leva, & pria qu’on le dispensât de cette commission, puisqu’ils seroient obligés en conscience à les condamner à être pendus. Ensuite il conta comment Guillaume Atkins leur avoit fait la proposition de se joindre tous cinq, pour assassiner les Espagnols pendant leur sommeil.