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de Robinson Crusoé.

ni plomb, si sabre, ni aucune chose capable de nuire.

» Qu’il seroit défendu, tant aux Espagnols qu’aux Anglois, de leur parler, ou d’avoir le moindre commerce avec eux.

» Qu’ils seroient chassés pour toujours de la société ; permis à eux de vivre, où, & de quelle manière ils le trouveroient à propos.

» Qu’ils se tiendroient toujours à une certaine distance du château, & que, s’ils commettoient le moindre désordre dans la plantation, le bled, ou le bétail appartenant à la société, il seroit permis de les tuer comme des chiens, par-tout où on les trouveroit. »

Le gouverneur, dont l’humanité étoit au-dessus de tout éloge, ayant réfléchi sur le contenu de leur sentence, se tourna du côté des deux Anglois, & les pria de considérer que ces malheureux ne pouvoient pas avoir d’abord du grain & du bétail ; que par conséquent il falloit leur donner quelques provisions pour ne les pas réduire à mourir de faim. On en convint, & on résolut de leur donner suffisamment du bled pour subsister pendant huit mois, & pour avoir de quoi semer, afin qu’ils en eussent après ce tems-là de leur crû. On y ajouta six chèvres, qui donnoient du lait, quatre boucs, & six chevreaux destinés en partie à leur nourriture, &