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de Robinson Crusoé.

une cargaison considérable de toutes sortes de choses nécessaires pour ma colonie, dans le dessein de tout garder dans le vaisseau, si je ne trouvois pas mes sujets dans un état convenable.

Premièrement, j’avois avec moi quelques valets, que j’avois envie de laisser dans mon île, & de les y faire travailler pour mon compte pendant que j’y serois ; à ceux permis d’y rester, ou de me suivre quand je prendrois la résolution d’en sortir. Il y avoit parmi eux deux charpentiers, un serrurier & un autre garçon fort ingénieux, qui, quoique tonnelier de son métier, étoit un machiniste universel. Il étoit fort adroit à faire des roues, & des moulins à bras pour moudre le bleb : de puis, il étoit tourneur & potier, & capable de faire, dans la perfection, toutes sortes d’ouvrages en bois ou en terre ; en un mot, il méritoit fort bien le nom de Factotum,, que nous lui donnâmes.

Outre ceux-là, je menois avec mois un tailleur qui, s’étant offert d’aller aux Indes avec mon neveu, en qualité de passager, consentit ensuite de s’établir dans ma colonie ; c’étoit un garçon fort adroit, & que je trouvai, dans l’occasion, d’un fort grand service, par rapport à plusieurs choses même éloignées de son métier ; car, comme