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de Robinson Crusoé.

semble, vers le petit port où nous étions entrés, pour disposer de quelques marchandises que nous y avions laissées ; &, dans cet intervalle, j’allai avec un marchand Chinois que j’avois connus à Nanquin, acheter dans cette ville quatre-vingt-dix pièces d’étoffes de soie, parmi lesquelles il y en avoit qui étoient rayées d’or, une assez grande quantité de soies crues, & d’autres denrées du pays. Tout cela étoit déjà arrivé à Pékin avant le retour de mon associé, & cet achat nous coûtoit la somme de trois mille cinq cens livres sterling. Pour charger toutes ces marchandises, jointe à une assez grande quantité de thé & de belles toiles peintes, il nous falloit dix-huit chameaux, outre ceux qui devoient nous porter ; nous avions deux chevaux de main, & trois pour porter nos provisions ; de manière que notre équipage consistoit en vingt-six, tant chameaux que chevaux.

La caravane étoit grande ; elle étoit composée, si je m’en souviens bien, d’à-peu-près trois cens bêtes de charge, & d’environ cent vingt hommes parfaitement bien armés & préparés à tout événement : car comme les caravanes orientales sont sujettes aux attaques des Arabes, celles-ci le sont aux insultes des Tartares, qui ne sont pas pourtant