Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/31

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entra ſeule dans le temple ; & après s’être proſternée, elle s’avança à la porte du ſanctuaire. Lamékis lui renouvella ſes ſages avis, & lui repréſenta qu’il étoit encore tems de revenir d’un pareil deſſein. La réſolution en étoit priſe ; elle étoit ceinte du diadême & la beauté & la majeſté jointes enſemble, donnoient à ſes ordres un air ſi abſolu, qu’il étoit impoſſible d’y réſiſter. Le ſanctuaire fut ouvert, & il lui préſenta reſpectueuſement un bandeau qui ſervoit aux rois à la cérémonie de leur ſacre, & qui leur couvrant les yeux, leur ôtoit la connoiſſance de l’entrée myſtérieuſe des catacombes. Sémiramis ſe laiſſa voiler. Je me remets, lui dit-elle, entre vos mains : je ſerois la maîtreſſe de prendre toutes les ſûretés convenables au péril que vous m’avez annoncé ; mais je connois votre probité & votre reſpect pour le ſang de vos rois. J’ai ſu diſtinguer dans le détail que vous m’avez rendu, le langage de votre miniſtère, & l’idée que vous devez avoir de ma puiſſance ; mais tremblez, Lamékis, ſi vous méſuſez de mes bontés. J’ai donné des ordres qui ſeront fidellement exécutés ; & ſi je ne reparois pas dans trois heures à la vue de mes gardes & de mon peuple, le temple ſera ſappé juſques dans ſes fondemens, & l’on vengera par la ruine entière de ceux