Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/44

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prononcé ces paroles, que la retraite & le ſilence ſuccédèrent. Le grand-prêtre voulut profiter de la frayeur qu’avoit dû reſſentir la reine de ce qui venoit de ſe paſſer pour l’engager à ſortir des catacombes, & lui ôter la connoiſſance des ſecrets myſtiques. Mais cette princeſſe, dont la fermeté du cœur étoit au-deſſus de ſon sexe & qui accordoit la politique de ſon amour avec celle de ſon état, voulut approfondir les myſtères & deſcendre dans le ſouterrein[1] Veſtaſia, où l’on gardoit les trois verges ſacrées. Le grand-prêtre obéit avec répugnance ; & ne pouvant réſiſter à ſes ordres puiſſans, il conduiſit la reine à la trape[2] Luroé…[3]

  1. C’étoit le lieu le plus reculé du ſouterrein.
  2. Ici eſt une lacune de pluſieurs pages dans le manuſcrit. On auroit pu faire une deſcription de ce lieu ; mais on a trop de reſpect pour l’antiquité, & la pièce, quelque bien rapportée qu’elle pût être, auroit toujours été remarquée. On a mieux aimé être fidèle, que fécond.
  3. Luroé, ou dernier ſecret ſelon les faſtes de Sémiramis, étoit une trappe qui ouvroit un dégré de marbre très-étroit, au bas duquel étoit l’appartement de Veſtaſia. Il y avoit un cabinet myſterieux, où, lorſqu’on faiſoit tant que d’entrer, il falloit donner des marques réelles de la différence des ſexes. Le grand prêtre ſe défendit apparemment d’y entrer avec