Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/54

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eſt éternel, & il ſubſiſtera tant que la terre tournera ſur ſon axe. Les eaux du Nil peuvent détruire l’aſile de ſes miniſtres ; mais elles n’éteindront jamais les feux ſacrés qui brûlent dans leurs cœurs. La bonté ſuprême, en ſouffrant la deſtruction de ſon temple, nous avoit dès long-tems préparé une retraite à l’abri de toutes les puiſſances. Avant ma lettre écrite, ce peuple que votre haine perſécute, ſera en lieu de ſûreté : un ſouterrein ſecret le conduit aux bords d’une mer inconnue, où des vaiſſeaux ſont toujours prêts à le tranſporter dans les climats où Sérapis règne. J’ai cru devoir vous en avertir, afin, madame, que rien n’altère la tranquillité de vos jours, & que vous n’ayez rien à redouter de ces hommes qui ne vous ont offenſé, que parce qu’ils ne vous connoiſſoient pas. »

La reine, ſurpriſe à la lecture de cette lettre, fit deſcendre dans le ſouterrein : on fit une recherche exacte, & on lui rapporta que pour cette fois il étoit déſert, & que rien n’empêchoit qu’on ne s’en emparât ; qu’il paroiſſoit même qu’on avoit enlevé une partie de ce qui ſervoit à l’uſage de la vie, mais que ce labyrinthe étoit rempli de tant de détours, qu’il n’étoit pas poſſible de connoître le chemin que