Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/103

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de la chercher, & de connoître jusqu’à quel point il pourroit lui être agréable. La vivacité de la jeune fée, sa bonne humeur, les petites libertés qu’elle lui avoit permises la veille à la fin du repas, le remplissoient d’espérance. Plein de ces idées charmantes, il s’habilla promptement, & sortit de sa chambre, dans le dessein de visiter tous les appartemens du château.

Dans la première chambre qu’il rencontra, il trouva le joueur de tambourin, couché tout habillé sur un lit de repos, & qui ronfloit de toute sa force : il se garda bien de l’éveiller. Maudit fifre ! dit-il en lui-même, puisses-tu dormir toute la journée, & nous laisser marcher à notre aise ! S’il n’eût pas eu peur de fâcher Cabrioline, il lui auroit dérobé sa flûte qui sortoit de sa poche ; mais il n’en fit rien, parce qu’il ne savoit pas comment elle prendroit la chose.

Ayant quitté doucement le flûteur, il entra dans un appartement composé d’une enfilade de plusieurs chambres. Les rideaux des fenêtres n’étoient qu’à moitié fermés, & n’ôtoient que ce que le jour a de trop éblouissant. Son cœur fut agité à cette vuë. Ah ! dit-il en lui-même avec une douce émotion, c’est ici sans doute l’appartement de la fée : je vais revoir cet objet aimable, mais je vais peut-être m’attirer