Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/108

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pas que vous êtes entré ici. Agis, plein de joie, alloit à la porte pour la fermer, lorsque le joueur de flûte entra, toujours avec son tambour & son fifre.

Les bras en tombèrent de dépit au pauvre Agis. La fée demanda, d’un air qui marquoit qu’elle n’étoit pas trop contente, ce qu’il vouloit. Prenany demande son compagnon, dit le flûteur d’une voix rauque & d’une air bête, & qui le parut encore plus qu’il ne l’étoit à Agis ; il a quelque chose à lui dire, & m’a envoyé ici, tandis qu’il va d’un autre côté pour tâcher de le retrouver. Et savez-vous ce qu’il lui veut ? dit Cabrioline d’un air impatient. Il demande, reprit le tambourin, qu’il vienne avec lui dans les jardins, pour vous cueillir un bouquet. Eh ! morbleu, dit le page, n’étiez-vous pas assez de deux pour cela ? Croyez-moi, mon cher, allez choisir des fleurs avec lui ; la fée ne veut que des roses, mais qu’elles aient toutes les feuilles en nombre impair. Ayez soin de les bien compter, & vous les lui apporterez ensuite.

Le joueur de flûte alloit partir ; la joie & l’espérance renaissoit dans le cœur du jeune page, quand Prenany se présenta à son tour. Pardonnez-moi, dit-il, chamante fée, si j’entre sans permission ; il y a une heure