Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/124

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téresse sur-tout pour les jeunes amans. Je vous ai mis en état de fléchir la colère de la reine d’Amazonie. C’est par vous que sa capitale est délivrée d’un siége dangereux ; elle ne pourra vous refuser le prix d’un si grand service. Mais je ne puis en faire davantage pour vous ; il faut que je vous quitte, mon cher Prenany. Quoi ! vous voulez m’abandonner, dit le prince, avant que je sois à Amazonie : Que deviendrai-je seul & sans votre secours ? Vous n’avez rien à redouter ici, dit Cabrioline ; quand vous rencontreriez quelques restes des troupes de Dondin, personne ne vous connoît pour ennemi de ce monarque. Depuis que vous êtes sorti d’Amazonie, vous avez changé d’habit, & presque de langage ; ainsi, vous ne courez aucun danger. Pour moi, une affaire indispensable m’appelle en d’autres lieux. Adieu, mon cher Prenany ; je puis vous assurer d’un sort heureux avec Fêlée, & vous ne devez pas désespérer de me revoir encore. En disant ces mots, elle présenta la main au jeune prince, qui la baisa tendrement. Cabrioline prit ensuit la baguette dont le joueur de flûte battoit son tambour, & lui en ayant donné un petit coup sur l’épaule, elle disparut avec lui.