Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/138

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éprouvé, dit-il, quel est le pouvoir des fées, & si j’avois eu un peu plus d’attention, je serois à présent à Amazonie. Mais je ne me repens plus de ma faute, puisqu’elle est cause que je vous ai tirée d’entre ces misérables vieilles, dont nous pouvons rire à présent que nous sommes sortis d’entre leurs mains.

Le Prince & la jeune esclave se reposèrent dans une cabane qu’ils trouvèrent sur le chemin, & dans laquelle ils furent reçus par un pauvre pêcheur qui l’habitait. Prenany, que les accidens qu’il avoient essayés avoient rendu prudent, ne vouloir pas y entrer. Mais il semble que le destin prenne plaisir à tromper les humains : le maître de la cabane les reçut le mieux qu’il lui fut possible ; il leur donna à coucher, & il ne leur arriva rien d’extraordinaire.

Ils se remirent en marche le lendemain, après que Prenany eut généreusement reconnu les soins de son hôte, & arrivèrent aux deux tiers du jour à Amazonie.

Prenany, qui avoit encore son habit à l’asinienne, entra dans cette ville sans être reconnu. Il n’osa se présenter d’abord à la Reine, sans savoir quels étoient ses sentimens à son égard. Ainsi, il entra avec Zaïde dans les jardins du palais, espérant d’y trouver Agis, ou la gouvernante de la princesse, qui l’instruisissent du