Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/149

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de la ville, fut saisi par quatre Amazones masquées. On le fit monter dans un char, & après lui avoir bandé les yeux, on le conduisit dans un château qui lui étoit inconnu.

Quand il fut dans les appartements, on lui ôta le bandeau qu’il avoit sur les yeux, & bientôt après il vit entrer la sœur de la reine. Il trembla à cet aspect, & se jeta à ses genoux, pour lui demander graçe. Levez-vous, dit Acariasta d’une voix fière : enfin vous êtes en ma puissance, & je puis me venger de l’outrage que vous avez fait à mon fils ; mais votre mort ne répareroit point la perte qu’il a faite, & ne lui rendroit point la vue. Je vous condamne donc à voir pour lui ; vous le suivrez sans cesse, & lui direz, sans qu’il le demande, quels sont les objets qui se présenteront. Il y aura toujours deux personnes préposées pour vous punir, si vous le trompez.

Aussi-tôt on conduisit le pauvre Prenany dans l’appartement de Solocule, qui se mettoit à table pour souper : on fit asseoir Prenany à côté de lui, & on l’avertit de tourner toujours la tête du côté vers lequel Solocule tourneroit la sienne. Prenany commença par lui nommer tous ceux qui étoient dans la salle, & à chaque mets que l’on servoit, Prenany les nommait.

Voilà, disoit-il, des pigeons romains ; voilà