Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/199

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d’exciter la défiance, & nous irons dans les lieux où nous devons retrouver notre maîtresse.

Quelques habitans s’arrêtèrent pour considérer Prenany, & le prirent pour un fou, croyant qu’il parloit tout seul. L’esclave le pria tout bas de ne plus rien dire, de peur de le faire découvrir.

Quand ils furent un peu avancés, île trouvèrent un homme grave, qui envisagea Prenany avec attention, & lui dit ensuite, en l’abordât si civilement : Je crois reconnoître, à votre air & à vos habits, que vous êtes étranger ; dites-moi, je vous prie, si je ne me suis point trompé. Prenany lui répondit qu’en effet il étoit un malheureux qui s’étoit sauvé seul du naufrage, & qu’il n’avoir nulle connoissance dans ces lieux. Soyez en assurance, dit le vieillard, vous ne manquerez ici de rien ; acceptez ma maison, c’est le plus grand plaisir que vous puissiez me faire.

Prenany ne refusa pas cette offre, & le vieillard, qui étoit un des premiers sénateurs de Solinie, le conduisit à sa maison. Bengib dit tout bas au prince, qu’il n’osoit entrer avec lui, de peur de rester enfermé dans quelque chambre ; mais il lui promit de l’attendre à la porte le lendemain, lorsqu’il sortiront.

Le sénateur conduisit Prenany dans une salle,