Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/200

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où il le laissa se reposer, & le quitta, en lui promettant qu’il le rejoindroit bientôt. Le vieillard courut avec empressement chez quelques-uns des sénateurs de ses meilleurs amis, pour leur faire part de la découverte qu’il venoit de faire. Il étoit si charmé du bonheur qu’il avoit eu, qu’il les amena chez lui, pour leur donner à souper avec le jeune étranger.

Pendant le repas, on demanda à Prenany quel étoit le lieu de sa naissance. Il se souvint du conseil de Bengib, & se garda bien de dire qu’il venoit d’Amazonie. Il répondit qu’il avoir été élevé chez les Aziniens, & qu’il ignoroit qui étoient ses parens. C’est lui, s’écria aussitôt le vieux sénateur d’un air de contentement ; voyez si je n’avois pas raison. Il ne faut pas, dit un des convives, précipiter son jugement dans une affaire de cette importance ; nous sommes ravis de la rencontre que vous avez faite ; il faudra demain examiner mûrement la chose. Mais remarquez, dit l’un, qu’il ressemble au défunt roi. Oh ! pour cela, dit un autre, c’est à la reine défunte ; je me souviens de l’avoir vue ; c’est son vivant portrait. le ne vous dirai pas, ajouta un troisième, auquel des deux il ressemble, mais il a un air de famille qui frappe.

Prenany ne savait que dire, & ne compre-