Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/202

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les registres publics, & on examina avec attention la description qui y étoit faire de la tulipe que le prince devoit avoir à la fesse. Mais l’embarras fut d’aller regarder en cet endroit. Ce n’étoit pas un compliment à faire à un homme, que de lui demander à voir une chose pareille ; d’un autre côté, chacun trouvoit qu’il étoit contre les droits de l’hospitalité d’user de violence pour découvrir le derrière d’un étranger. En lui demandant, dit quelqu’un de l’assemblée, s’il porte cette glorieuse marque, ajoutera-t-on foi à ce qu’il en dira lui-même ? D’ailleurs il pourra nous répondre qu’il n’a jamais eu la curiosité d’y regarder.

Que votre embarras cesse, dit gravement un des sénateurs ; j’imagine un moyen de connoître ce signe respectable. Oui, ajouta-t-il après un moment de réflexion, je promets de vous faire voir le derrière de ce jeune étranger, comme on voit le soleil en plein midi. Doucement, dit un des prêtres, pesez un peu vos paroles, & prenez garde vos comparaisons. Passons, dit le sénateur, c’est son zèle pour l’état qui m’emporte. Oui, je m’engage à vous le faire voir comme… comme vous voudrez. Allons tous dîner chez un traiteur, & que ce jeune homme soit invité à ce repas ; nous proposerons pour l’après-dîner une