Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/206

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trouvons ce que nous cherchons, nous aurons faitune assez bonne chasse. Prenany n’entendoit pas ce qu’il vouloir dire, & ne s’en souciant guère, il avançoit toujours avec eux.

Chacun des chasseurs considéroit avec attention le visage du jeune étranger, pour connoître si la poudre alloit bientôt opérer. On vit avec joie qu’il fit une petite grimace, en disant : Je voudrois bien qu’il y eût ici quelque arbre ou quelque buisson. Pourquoi cela ? dit quelqu’un qui vouloit savoir si la mine qu’avoit faite le prince n’étoit pas trompeuse. Pour peu de chose, dit le prince. Cependant sa colique s’étant un peu passée, il continua son chemin ; mais peu de temps après, une tranchée plus forte l’obligea de s’arrêter. Je vous prie, dit-il, de m’excuser ; allez toujours devant, je vous rejoindrai. Ne vous gênez point, lui répondirent les chasseurs, nous vous attendrons. Sans plus long compliment, Prenany jeta son arc à terre, & se prépara à soulager le mal qui le pressoir. Avant qu’il eût eu le temps de se baisser, deux des sénateurs les plus recommandables passèrent derrière lui, sans faire semblant de rien, jetèrent un coup-d’œil sur ce qu’il leur montroit, & ce que Brunel, avant lui, avoir montré à la reine Marphise. Ils reconnurent cette tulipe désirée, & s’écrièrent aussi-tôt de