Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/223

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pour être à elle. Ordonnez donc que je la voye, répliqua le more, & ne souffrez pas, je vous en conjure, que je languisse plus long-temps.

Le roi demanda aussi-tôt celui qui avoit guéri l’esclave : il vint, & dit qu’il avoit trouvé aux portes du palais une jeune moresse fort alarmée ; qu’elle l’avoir prié, en pleurant, de mettre cette pierre qu’elle lui consfoit, dans la bouche de celui qui avoit été blessé auprès du roi. J’ai, dit-il, exécuté sa commission, sans savoir la vertu de ce précieux trésor.

Bengib courut aussi-tôt aux portes du palais, & rentra un moment après, tenant sa chère Zaïde par la main. Elle raconta qu’ayant appris des Amazones que la reine avoit laissées hors de la ville, qu’un esclave noir avoit reçu un coup de flèche, elle avoit eu un secret pressentiment que cet esclave étoit son cher Bengib. J’ai, dit-elle, guéri d’abord les blessures des Amazones, & j’ai trouvé moyen d’entrer dans la ville ; mais ayant été refusée aux portes du palais, j’ai confié cette pierre à un des officiers du roi, dans l’espérance que je sauverois mon amant. Chacun prit part à la tendresse & au bonheur de ces deux personnes. Le roi sur-tout & la princesse leur promirent de les rendre heureux.

Lorsque l’on quitta la table, on entendit une symphonie douce dans une salle voisine du lieu