Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/236

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le grand-prêtre, quand il seroit fondé sur le soleil, qui te brûle la cervelle, quel est cet usage qui sait une loi ?

Le grand prêtre rêva un moment, & dit ensuite : Il est, Sire, d’envoyer des ambassadeurs chercher la princesse à qui le roi veut s’allier ; & ainsi, il vous est impossible d’épouser cette princesse, que vous trouvez comme par hasard dans votre empire.

Les prêtres & les sénateurs, qui s’imaginoient que le grand-prêtre avoit trouvé un bon moyen pour lâcher un peu le nouveau législateur, huèrent le pauvre Abdumnella de n’avoir inventé que cette difficulté, & le roi & sa suite éclatèrent de rire de son air embarrassé.

Pendant ces discours, Cabrioline, dans un coin du temple, s’amusoit comme une franche petite coquette qu’elle étoit, à causer avec de jeunes Soliniens qu’elle avoit trouvés au bal la nuit précédente. Quand elle entendit les ris que l’on faisoit, elle s’approcha, & ayant appris ce qui les causoit, elle dit aux prêtres & aux sénateurs : Graves personnages, écoutez-moi. Je loue votre zèle pour la majesté royale, j’approuve votre amour pour les anciens usages. Lorsque vos rois voudront épouser des princesses étrangères, envoyez-les chercher par les ministres les plus distingués ; mais vous ne de-