Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Amazones, pour attaquer leurs ennemis, s'armoient en guerre, & l'on conviendra que rien ne se peut imaginer de plus militaire que leurs habillements. Elles se faisoient couper les cheveux extrêmement courts, pour n'en être point embarassées. Un génie appelé Uttés, leur avoit fourni des casques imperceptibles, plus durs que l'acier & le diamant. Elles se peignoient quelquefois le visage avec du vermillon le plus vif, qui les rendoient merveilleusement, terribles. Les anciennes Amazones du Thermodon se brûloient autrefois le sein, pour tirer de l'arc avec plus de facilité ; pour celles-ci, elles se détruisoient la gorge intérieurement, à force de vin de Champagne & de liqueurs fortes ; en sorte que presque toutes en étoient débarassées de bonne heure. Elles avoient des espèces de cuirasses qui ne prenoient que depuis la ceinture jusqu'à la cheville du pied, & qui étoient si larges, qu'on ne pouvoit approcher d'elles sans leur permission ; & quand elles étoient quatre de front, elles pouvoient fermer un défilé de trente pas de largeur.

Elles ne haïssoient pas tant le soleil que les Soliniens haïssoient la lune ; elles disoient seulement qu'il noircissoit le plus beau teint ; qu'il n'alloit jamais que le jour, parce qu'il étoit poltron, &