Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/273

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qu’il atteignit. Cet animal sentant la douleur du coup, la gratta aussi-tôt avec le pied, comme font ordinairement tous les animaux. Alors l’empereur prenant son arc, lui décocha une flèche armée d’un fer pointu, qui lui perça en même temps le pied & l’oreille. Plusieurs grands seigneurs, qui avoient vu le coup, félicitèrent l’empereur, non seulement sur son adresse, mais encore sur sa précaution. Ce prince, tout joyeux d’avoir si bien réussi, se tournant du côté de Diliram : Eh bien, Madame, lui dit-il, que vous semble de ce coup ? Ai-je satisfait à votre curiosité ? Il n’y a rien en cela, seigneur, de fort extraordinaire, répondit-elle. Je suis sûre que vous n’auriez jamais pu faire ce coup, si vous n’aviez trompé le cerf & moi, lorsque vous avez tiré l’arbalête ; & il n’y a personne qui n’en fît autant, en se servant de l’artifice dont vous vous êtes servi. Ces paroles, trop libres, déplurent d’autant plus à l’empereur, qu’elles furent dites en présence de tous ceux qui l’avoient félicité. Il crut que son honneur étoit offensé en cette rencontre, & qu’il falloit punir rigoureusement cette esclave ; de sorte que, malgré l’inclination qu’il avoit pour elle, il ordonna qu’on la dépouillât, & qu’après lui avoir lié les mains derrière le dos, on l’emmenât dans un bois qui étoit à un quart de lieue de là, afin