Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/277

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L’empereur, qui étoit de retour de la chasse, attendoit avec beaucoup d’impatience ceux qu’il avoit envoyés dans le bois pour lui ramener Diliram. Enfin ils arrivèrent, & lui dirent qu’ils l’avoient cherchée par-tout, sans l’avoir pu trouver. Ce prince croyant aussi-tôt qu’elle avoit été dévorée par quelque bête cruelle, en fut dans un chagrin terrible ; il en tomba malade, & son mal, qui augmentoit de jour en jour, faisoit perdre aux médecins l’espérance de sa guérison. Dans cette fâcheuse conjoncture, tous les grands de sa cour s’assemblèrent, & après avoir tenu conseil, on fut d’avis que, puisque les remèdes ne pouvoient le guérir, il falloit ne s’en plus servir, & lui donner seulement des nourritures convenables à son mal, en attendant le retour des trois princes qui étoient allés aux Indes pour tâcher de ravoir le miroir de justice.

Quand ces jeunes princes furent arrivés avec leur suite dans les états de cette reine, où la main fatale faisoit tant de ravages, le gouverneur de la province où ils étoient en donna aussi-tôt avis à cette princesse ; elle leur envoya une belle & nombreuse escorte, pour les accompagner jusques dans sa ville capitale. Le lendemain ils eurent audience de son premier ministre, auquel ils dirent qu’ils étoient venus de