Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/315

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SECONDE NOUVELLE.


Dans l’ancienne ville de Memphis régnoit un grand monarque qui avoit plusieurs riches provinces sous sa domination. Il fit bâtir dans cette ville un palais magnifique, qui étoit peut être le plus beau qu’on eût jamais vu. Je ne parlerai point des meubles précieux, ni des peintures des plus grands maîtres dont le dedans étoit orné, mais je dirai seulement qu’il étoit gardé par cent chiens des plus furieux, qui servoient à devorer les criminels qui étoient condamnés à mort. Ce roi n’avoit pour tout enfant qu’un fils, lequel, entre autres belles qualités qu’il possedoit, savoit parfaitement tirer de l’arc, & personne de la cour n’avoit autant d’adresse que lui. Comme ce jeune prince étoit en âge de se marier, le roi résolut de lui donner une femme, afin d’avoir des héritiers. Il en parla à son fils, lui dit qu’on lui avoit proposé plusieurs belles princesses, & qu’il falloit qu’il en épousât une. Son fils lui répondit qu’il étoit prêt à lui obéir ; mais que comme il s’agissoit de prendre une femme pour toute sa vie, il le supplioit de trouver bon