Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il la choîsit. Le roi y consentit. Cependant ce jeune prince n’en trouvant pas une à son gré, la chose demeura indécise, & le roi n’en fut pas content. Il arriva pour lors que son visir avoit une fille qui étoit très-belle & très-sage, & que sa gouvernante sachant que de tous les partis qu’on avoit proposés à ce prince, aucun ne lui avoit plu, elle s’imagina que, s’il voyoit cette fille, il en deviendroit amoureux. Dans cette pensée, elle lui en parla, & le portrait qu’elle lui en fit fut si beau, que ce prince la pria de la lui faire voir. Elle lui répondit que la chose ne seroit pas fort difficile ; que le visir envoyoit toutes les semaines sa fille à la chasse, afin qu’ayant été occupée tous les jours à des ouvrages en broderies, elle allât se divertir à la campagne ; ainsi, qu’il n’avoit qu’à la suivre lorsqu’elle iroit à la chasse, & qu’il la verroit facilement. Le jeune prince remercia la gouvernante de l’avis qu’elle lui donnoit, & ne découvrit son dessein qu’à un de ses favoris, avec lequel étant monté à cheval, ils suivirent la demoiselle d’assez loin, pour qu’elle n’en prît aucun ombrage. Il y avoit hors de la ville un temple fort ancien, dédié à Jupiter, où la demoiselle étant arrivée avec sa compagnie, vit au haut d’une des tours de ce temple deux tourterelles. Quoique le