Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/322

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guéri, il vouloit aller avec elle donner la chasse à ces animaux. Elle approuva ce dessein, & quelques jours après, témoignant qu’il étoit en parfaite santé, il fit dire à tous les officiers de sa cour qu’ils eussent à se tenir prêts pour partir dans trois jours, afin d’aller vers les villes qui étoient inquiétées par les licornes. Chacun s’étant mis en état pour le jour marqué, il partit avec la reine & toute sa cour.

Pendant toute la route, les courtisans, avoient grand soin de conter au roi & à la reine des histoires agréables pour les désennuyer de la longueur & de l’incommodité du chemin, qui étoit des plus fâcheux. Quand on fut arrivé au lieu où étoient les licornes, on se reposa quelque temps dans une de ces villes, pour se remettre des fatigues du voyage. Le roi commanda à toute sa suite de dresser des tentes dans la campagne, afin d’être plus à portée de donner la chasse à ces animaux. Cet ordre ayant été exécuté, on campa dans un lieu fort commode, & l’on en tua quantité à coup de flèches, de frondes & d’arbalêtes. Dans le temps qu’on étoit le plus occupé à la défaite de ces animaux, le roi & la reine virent un mâle & une femelle proches l’un de l’autre ; le prince, qui étoit rusé, se souvenant de la parole qu’il avoit donnée à la reine de