Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/326

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savoit le moyen de guérir ce prince, & de lui procurer une grosse fortune. Vous irez, ajouta-t’elle, à la cour ; & vous ferez entendre à ceux que vous y verrez, qu’encore qu’on ait pu jusqu’à présent trouver aucun remède au mal du roi, vous en savez un qui le guérira absolument. Cet homme lui ayant demandé quel étoit ce remède ; il n’est autre, répondit-elle, que comme sa maladie ne vient que de mélancolie & de tristesse, il ne faut que lui donner de la joie & du plaisir. Le paysan partit aussi-tôt, & s’étant fait présenter au roi : Seigneur, lui dit-il, j’espère avec l’aide du ciel de pouvoir bientôt rétablir votre santé. Trois choses sont d’abord nécessaires pour cela ; le repos, la sobriété, & la gaîté. Pour le repos, suspendez toute sorte d’affaires ; pour l’abstinence, mangez très-peu, de crainte que la quantité des alimens n’augmente les mauvaises humeurs ; & pour avoir de la joie, faites bâtir une maison agréable, dans le plus beau de vos jardins, où vous demeurerez jusqu’à ce que votre mal soit guéri, & j’aurai l’honneur d’y aller, en cas d’accident. Le roi fut fort content de toutes ces choses ; il ordonna à son intendant des bâtimens de faire construire au plutôt une maison dans un de ses jardins, pour y loger quelque temps. Cet intendant ayant exécuté les ordres qu’il avoit reçus avec