Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/347

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les yeux par respect, & les élevant modestement sur ce prince, voici celle qu’il lui dit.


QUATRIÈME NOUVELLE

Quoique, dans la religion juive, dans la mahométane & dans la nôtre, les hommes puissent avoir plusieurs femmes, il n’est pas permis aux femmes, dans aucune religion raisonnable, d’avoir plusieurs maris. Cependant il y a un pays aux Indes, appelé Melleami, où les femmes peuvent avoir autant de maris qu’elles veulent. Il y en a quelquefois qui en ont dix ou douze, qu’elles ont soumis par leur beauté & par leurs charmes. Ce désordre, qui a quelque chose de monstrueux, & si contraire à la bonne politique, est fondé sur la religion de ces gens-là, que les autres nations traitent de barbares. Ils prétendent ne rien faire en cela que ce qu’ont fait les dieux & les déesses qu’ils adorent chez eux. Cette pluralité de maris cause souvent parmi ces hommes des jalousies & des querelles, qui ne finissent que par la mort des uns ou des autres, quelquefois par celle de tous ensemble.

Pendant que j’étois dans ce pays, on me fit