Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/372

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il fut touché. Ce n’étoit pas une beauté régulière, mais il y avoit un tel agrément sur son visage & dans ses manières, qu’elle en effaçoit de plus belles qu’elle. Il s’attacha à l’entretenir, & son esprit, qui lui parut doux & insinuant, fut un nouveau charme qui entraîna sa raison. Elle étoit avec sa mère, dont la sagesse & l’honnêteté, servoient d’assurance à Polaure des soins qu’elle avoit donnés à l’éducation de sa fille. Quand elles furent parties, Polaure, qui demeura seul avec la dame, lui fit mille questions sur tout ce qu’elle savoit de cette aimable personne, & il les fit d’un air empressé, qui lui fit connoître que la curiosité qu’il lui marquoit étoit un commencement d’amour. Elle lui dit en riant, qu’elle voyoit bien qu’il la trouvoit à son gré, & il ne lui cacha pas que si elle avoit effectivement autant d’estimables qualités que cette première vue lui en avoit fait paroître, il feroit tout son bonheur de s’engager avec elle.

La dame voyant qu’il lui parloit sérieusement, lui répondit de la même sorte ; & après lui avoir parlé de la demoiselle comme de la personne la plus accomplie & la plus capable de rendre un mari heureux, elle ajouta que s’il regardoit ses avantages du côté de la fortune, elle craignoit qu’il ne fît un mauvais choix ; que