Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/433

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rieuse. Cependant, seigneur, comme je me sens accablé du poids de mes années, & que j’ai besoin de mes enfans pour me soulager, je vous conjure, par cette générosité qui vous est si naturelle, de vouloir bien leur permettre de me venir trouver. J’espère que votre majesté ne me refusera pas cette faveur, & qu’elle y joindra celle de croire qu’on ne peut être plus parfaitement que je suis son très-humble & très-obéissant serviteur,

Le roi de Sarendip.

Quelque utiles que les trois princes de Sarendip fussent à l’empereur Behram, & quelque amitié qu’il eût pour eux, il ne put tenir contre la lettre du roi leur père. Il leur en fit la lecture, & leur dit de se préparer à partir au premier jour ; que véritablement ce départ lui donnoit du chagrin, mais que la considération qu’il avoit pour le roi de Sarendip, l’obligeoit à lui accorder sa demande. Sur quoi ces princes lui répondirent qu’en quelque pays qu’ils fussent, il pouvoit compter sur eux, & qu’ils n’oublieroient jamais les obligations qu’ils lui avoient. Cela fut suivi de plusieurs honnêtetés de part & d’autre, & ensuite l’empereur ordonna qu’on leur fît un équipage magnifique. La veille de leur départ, il leur