Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mère, où il ne s’est appliqué qu’avec plus d’ardeur à y exceller.

Mais à peine ce rival a-t-il été banni, qu’il s’en est présenté un bien plus redoutable pour vous.

Quelques-uns de mes camarades & moi, nous promenant un jour à une demi-lieue d’Amazonie, trouvâmes trois petits hommes qui paroissoient avoir environ quarante ans. Ils étoient tous trois boîteux de la jambe gauche, & portoient sur le dos une bosse qui leur montoit jusqu’au milieu de la tête. Nous nous approchâmes d’eux pour en rire à notre aise, & nous commençames la conversations par leur donner quelques croquignoles. Il y en eut deux à qui le jeu déplut, & qui s’enfuirent en boitant. Nous nous souciâmes pas beaucoup de les poursuivre ; mais le troisième tourna la chose en raillerie, & nous dit d’un air gai, que nous lui paroissions de bonne humeur, & qu’il vouloit bien venir avec nous.

Nous consentîmes à souffrir de sa compagnie, & nous l’emmenâmes au palais, dans le dessein d’en faire rire la reine & la princesse ; & en effet, nous l’introduisîmes au souper dès le soir même.

Quand il fut dans la salle, il tira de sa poche un petit manteau en taffetas jaune, qu’il mit