Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 3.djvu/84

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principes, & d’en tirer des conséquences ; son cœur s’y porte de soi même : il se gêneroit, s’il ne les accomplissoit pas avec la dernière ponctualité.

Lorsqu’une fois il a donné sa parole, on peut s’y fier, quand il s’agiroit de la vie même ; il s’exposeroit plutôt aux dernières extrémités, que de chercher un lâche détour pour sauver son honneur en se dérobant à sa probité.

Cette branche de la véritable honnêteté demande la précision la plus grande ; la seule raison pour laquelle on peut s’excuser, si l’on ne garde pas sa parole, dans le sens le plus propre, c’est une impuissance absolue de le faire. Changer le sens naturel des expressions, n’accomplit ses promesses qu’en partie, c’est une bassesse, c’est une lâcheté, dont un homme d’honneur ne sauroit être capable.

Je crois que c’est le respect extraordinaire que nos ancêtres avoient pour leur parole, qui les a portés à attacher une si forte marque d’infamie à l’affront de recevoir un démenti. Dire à un homme qu’il ment, c’est lui faire le plus cruel reproche, c’est attaquer directement son caractère d’honnête homme. Si le mensonge en général est si infamant, il doit l’être à plus forte raison quand il trompe l’attente d’un homme qui se fie à notre parole. Dans le moment même