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APPENDICE.

Wa-ka-no san-zin. Les trois divinités de la poésie japonaise sont :

Tama Tsŭ-sima-no kami. C’est une divinité de Waka-no mura, département de Um-be, dans la province de Ki-siu (Ki-i) ;

Sŭmi-yosi daï-myô-zin[1], du département de Sŭmi-yosi, dans la province de Ses-syu (Setsŭ) ;

Kaki-no moto-no hito-maru, de Oho-kura-dani, dans le département d’Aka-si, province de Ban-syu (Harima).

Les grands génies dits Sŭmi-yosi daï-myô-zin sont : Soko-dzŭtsŭ-wo, Naka-dzŭtsŭ-wo, Uwa-dzŭtsŭ-wo. On les vénère ainsi que l’impératrice Zin-gu kwô-gu, qui est le quatrième génie de cette série. Ils sont considérés comme les génies de la navigation, parce qu’à l’époque où l’impératrice Zingou fit la guerre aux San-kan, ils apparurent sur l’Océan et firent arriver rapidement les vaisseaux au pays de Sin-ra. Telle est la cause de la vénération dont ils sont l’objet. Quant à leur désignation comme génies de la poésie, il faut voir là une tradition des poëtes du Japon.

Le grand génie qui porte le titre de Tama Tsŭ-sima myô-zin fut une femme nommée Soto-ori hime. Elle était sœur cadette de l’impératrice Osi-saka Oho-naka hime, et épouse de l’empereur In-kyô Ten-ô (412-453 de notre ère), qui, à cause de sa beauté sans pareille, la prit comme femme secondaire et lui fit construire un palais dans la province de Yamato, où elle se fixa. L’empereur alla lui faire de fréquentes visites dans cette résidence. (La première année de l’ère impériale zin-ki (724 de notre ère), sous le règne de l’empereur Sei-mu Ten-ô, Tama Tsousima Myôzine fit une apparition dans la province de Kii. C’était l’esprit de Sotoori Himé. — (Commentaire.)

  1. Sous ce nom, on a désigné, ainsi qu’il est dit plus loin, trois génies différents.