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DES INSTITUTES COUTUMIÈRES.

commune (1) , soil contre des Toisins entreprenants, soit contre le seigneur lui-même.

Aux Tilles qui n’étaient pas assez populeuses pour présenter une force imposante, ou dans lesquelles il était difficile de trouver les hommes capables de remplir les charges municipales, on réunissait les bourgs et les villages circonvoisins qui tous ensemble ne formaient qu’une sebie municipalité (2).

LeS communes, dans ce mouvement qu’elles imprimèrent an xir siècle , avaient un caractère réellement politique. Elles formaient entre les habitants une véritable fédération, une sorte d* assurance mutuelle dont le but était la protection du plus grand nombre contre la tyrannie de quelques-uns (3). En voyant éclore sur tous les points du territoire des codes improvisés , où les droits sont si Cl) Gela ressemble assez à la disposition qui place notre ctiarle de i83o sous ta sauvegarde de la garde nationale. — Pliilippe JY ne permet pas seulement aux habitants de Salnt-Jeand’Angely, il leur ordonne d’employer toutes leurs forces pour défendre leurs droits contre toute personne, sauf la fidélité duc au roi : lotamvim,,.. contra omnem hominem. ,.. salva fidelitaie nosira. Ordonnances du Louvre, t. V, p. 671. D’après la charte de Rouen, dans les cas pressants et sur Tordre des magistrats municipaux, tous les bourgeois devaient sortir en armes , à la réserve de ceux que le maire et les éohevins désignaient pour garder la ville ; ceux qui n’obéissaient point à l’heure fixée demeuraient à la merci de la commune , qui pouvait les punir ou par une amende , on par la démolition de leur maison , comme pour les retrancher de la cité. C’est aussi pour leur défense et pour servir aux convocations soil civiles, soit de la milice, que les communes étaient autorisées à avoir une cloche dite du beffroi , pour donner le signal, l’alerte ou le tocsin en cas de meurtre, incendie, tumulte, ou autres cas où il était besoin de convocation. Voy. charte de Tournai, art. 32, dans c SpicilegUtm de d’Achery, 1. 11, p. 552 ; et l’art. 16 des Privilèges de Peyruse, octroyés par Charles Yen 1371.

(2) C’est ainsi qu’une charte de Philippe Auguste, de ii85, réunit en une seule commune , Condé, Yassy, Chavonnes, Celles. Pargny et Fiiain. — Le même roi. Tannée précédente, avait rassemblé éiiairmrnt Cerny, Chamousilles, Chevi , Cortone, Yerneuil et Comin. (3) Ut jura sua melius defendere possint, ac magis intégra custodire. ( Recueil des ordonnances, l. Il, p. 320 ).